La communauté de Montréal se veut solidaire du monde en cette période de pandémie que le Coronavirus nous oblige à traverser. Jusqu’à maintenant, toute la communauté se porte bien et nous rendons grâce au Seigneur de nous protéger. Dans le meilleur des mondes, nous pourrions rêver d’être des exemples d’humilité en acceptant que notre force se situe à la hauteur de notre obéissance. En effet, ce n’est pas facile pour des religieux-adultes d’accepter de se faire dicter des règles de conduite par des laïcs-spécialistes. Est-ce un relent de notre cléricalisme? C’est cependant là où nous en sommes pour le moment et notre solidarité se mesure à la prise de conscience de notre vulnérabilité et à notre obéissance aux prescriptions de nos gouvernants. Au Québec, les points de presse quotidiens du Premier ministre François Legault et du Directeur national de la santé, le Docteur Horacio Arruda, sont des messages qui calment les esprits et qui nous encadrent dans cette traversée du fléau qu’est la COVID-19.
À la maison du boulevard Gouin, les six confrère observent les règles de confinement et de distanciation physique. Nous participons tous aux exercices d’une communauté normale: prière en commun, eucharistie avec communion par intinction, adoration, repas, récréation. Maurice a organisé notre salle à manger de sorte que nous respections nos distances: les places à tables sont organisées en quinconce. C’est l’avantage d’avoir de l’espace et du mobiler adéquat. De plus, pour nous rappeler les règles courantes pour contrer le virus, des affiches qui disent “ON SE PROTÈGE” pavoisent les murs de façon régulière.
Depuis l’opération de Dieudonné, c’est Maurice qui a repris le rôle de pourvoyeur des denrées alimentaires. C’est vraiment une dure corvée surtout à cause de tout le protocole qui existe et varie selon les magasins: lavage des mains, désinfection des chariots, distanciation, etc. La plupart des magasins ont installé des vitrines en plexiglass devant les comptoirs et la caisse. Malgré tous ces inconvénients, nous ne cessons d’admirer le dévouement des personnes qui rendent possibles tous ces services.
Le bureau de la procure continue de fonctionner… à distance. Nicole vient prendre le courrier et retourne chez elle travailler “en ligne”. Notre cuisinière Linda ne peut pas faire la cuisine à distance mais Gustave lui a suggéré de quitter son poste après le dîner. Elle prend soin de préparer le souper à l’avance. Ainsi, la communauté continue à avoir ses deux repas chauds quotidiens.
Avons-nous constaté des changements dans notre comportement? J’ai remarqué que nos repas durent un peu plus longtemps que d’habitude, que nous nous efforçons de détendre l’atmosphère par des renseignements pratiques, des histoires drôles, des moqueries gentilles et inoffensives. C’est bon pour le moral.
À quelques jours de la Semaine Sainte, la COVID-19 nous permet de nous retrouver, unis les uns aux autres, unis à Dieu et à l’Église. Comme nous aurons le privilège d’avoir toutes les cérémonies de la Semaine Sainte à la maison, Gustave avait préparé des billets indiquant qui serait le célébrant principal pour chacune des journées. C’est en retournant le billet choisi que nous savions qui ferait quoi. Greg a pigé le billet du Dimanche des Rameaux et j’ai eu celui du Samedi Saint.
Sur ce. Il est temps de vous souhaiter de Joyeuses Pâques! Profitons du temps pascal pour faire éclater nos Halleluijas et aussi prenons de l’avance pour cultiver tant de fleurs qui poussent au jardin de notre coeur: la tendresse, l’amitié, la fraternité et partage et surtout notre JOIE!
JCBscj, ce 02 avril 2020.