Black Lives Matter

The communications office of the General Administration asked Gustave Lulendo and Maurice Légaré to write their views on the issue that has engaged North Americans during this summer: the unequal treatment of blacks in our societies. Here are the two reports, the first one by Gustave, the second by Maurice.

(editor)

Venant d’un pays qui a connu l’esclavage, la colonisation, la dictature puis la guerre, il est tout à fait naturel de réagir face à la discrimination sous toutes ses formes ou encore à l’injustice surtout quand celle-ci tend à s’institutionaliser. Avec le mouvement Black Lives Matter initié à la suite de la mort de George Floyd, nous avons vu comment l’humanité tout entière peut réagir et répondre à ceux qui entretiennent les anti-valeurs. Il ne s’agissait plus d’un slogan mais d’un plan d’action pour dénoncer voire éradiquer le racisme; les différentes voix qui se sont levées avaient pour but de changer les choses dans le présent mais surtout pour un futur meilleur pour toute l’humanité. Le racisme n’est donc que la pointe de l’iceberg qui cache une grande masse de discrimination; cependant lutter contre ce  fléau en particulier est déjà un engagement à voir les choses bouger.

Père Gustave avec le Supérieur général

Il n’est pas seulement question de protéger une minorité jugée par la couleur de sa peau, mais de l’engagement de toute l’humanité contre les discriminations basées sur le sexe, la religion, la race pour ne citer que ces aspects contingents. Le combat n’est donc pas une affaire des noirs contre les blancs, c’est plutôt la préoccupation d’une humanité soucieuse de faire de la terre un lieu commun où tout le monde a les mêmes droits fondamentaux qui promeuvent sa dignité. Garder silence face à ce phénomène c’est accepter l’exclusion et dénier le droit d’exister à une catégorie des personnes. Par vocation, nous sommes appelés à vivre ensemble dans l’acceptation de nos diversités qui peuvent devenir des opportunités plutôt que de nous appesantir sur ce qui nous différencie.

Les expériences des uns comme des autres doivent nous pousser à l’action. Mon expérience personnelle, comme noir vivant dans un pays dont la majorité de la population est blanche, ne m’a jamais découragé mais m’a permis de prendre conscience de la réalité et sans juger les autres, de comprendre les limites des autres qui s’enferment dans les préjugés raciaux. Voir une personne blanche quitter un siège parce que je me suis assis à côté d’elle, ou encore cette femme chargée à qui je cède ma place, ne veut pas l’accepter parce que je suis noir et un arrêt plus loin accepte la place qui lui est offerte par un blanc, sont autant de comportements qui touchent et qui nous parlent. Parfois certains discours venant de ceux qui nous sont proches par le style de vie et qui stigmatisent les noirs comme inférieurs aux blancs à cause de la simple pigmentation de la peau blessent le noir que je suis alors que pour celui qui les tient, c’est un fait normal. Les exemples sont légions mais nous ne devons pas nous limiter à les énumérer, il faut une action, une réaction mais pas en utilisant les même armes que les auteurs de ces actes et paroles odieux.

Comme prêtres du Sacré-Cœur, nous sommes héritiers d’une tradition basée sur l’amour et l’acceptation de l’autre comme don. Le Sint Unum cher au Père Dehon notre fondateur, peut devenir ainsi un tremplin et une réponse face à la question de la discrimination, mais il faut une éducation à cela et que chacun essaie de le traduire en actes concrets dans son milieu de vie; ce sera un témoignage éloquent pour l’humanité et ainsi l’invitation du Christ à l’amour mutuel aura toute sa signification : « Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés » (Jn 13, 34-35). A chacun d’agir là où il se trouve si nous voulons que l’humanité ressemble à une grande famille où la vie vaut la peine d’être vécue.   

Coming from a country that has experienced slavery, colonization, dictatorship and then war, it is quite natural to react to discrimination in all its forms or to injustice, especially when it tends to be institutionalized. With the Black Lives Matter movement initiated after the death of George Floyd, we have seen how humanity can react and respond to those who hold anti-values. It was no longer a slogan but an action plan to denounce or even eradicate racism; the different voices that rose up aimed at changing things in the present but above all for a better future for all humanity. Racism is therefore only the tip of the iceberg which hides a great deal of discrimination; however, fighting against this scourge in particular is already a commitment to seeing things change.

It is not only a question of protecting a minority judged by the color of its skin, but of the commitment of all humanity against discrimination based on sex, religion, race to name only these contingent aspects. The fight is therefore not a matter of blacks against whites, it is rather the aim of a humanity concerned with making the earth a common place where everyone has the same fundamental rights which promote their dignity. To remain silent to this phenomenon, is to accept exclusion and deny the right to exist to a category of people. By vocation, we are called to live together in accepting our diversities which can become opportunities rather than dwelling on what differentiates us.

Each other’s experiences should spur us to action. My personal experience, as a black person living in a country where the majority of the population is white, has never discouraged me but allowed me to become aware of reality and without judging others, to understand the limits of others who s ‘trapped in racial prejudice. To see a white person leave a seat because I sat down next to her, or this woman to whom I offered my sit, did not accept it because I am black and one stop further accepts the place offered to her by a white person, are all behaviors that touch and speak to me. Sometimes certain comments coming from those who are close to us by the lifestyle and who stigmatize blacks as inferior to whites because of the simple pigmentation of the skin hurt the black that I am whereas for the one who holds them, it is a normal fact. The examples are legion but we should not limit ourselves to enumerating them, we need an action, a reaction but not using the same weapons as the authors of these heinous acts and words.

As priests of the Sacred Heart, we are heirs to a tradition based on love and acceptance of the other as a gift. The Sint Unum dear to our founder Father Dehon can thus become a springboard and a response to the question of discrimination, but this requires education and everyone must try to put it into concrete acts in their living environment; it will be an eloquent witness for humanity and thus Christ’s invitation to mutual love will have its full meaning: “Love one another; as I have loved you ”(Jn 13, 34-35). It is up to everyone to act where they are if we want humanity to be like one big family where life is worth living.

Gustave Lulendo scj.                

BLACK LIVES MATTER! Voici un slogan que l’on peut entendre ou lire dans de nombreux pays aujourd’hui. Si je suis d’accord avec cette revendication, j’aimerais bien qu’on en élargisse le sens. Il fait bien sûr référence aux manifestations de racisme que subissent nos sœurs et frères noirs, et plus spécialement encore aux actes extrêmes de racisme où des gens sont tués ou grièvement blessés. N’oublions pas cependant que toute minorité est susceptible d’être discriminée. C’est le cas par exemple des Premières Nations en Amérique du Nord, et de plusieurs autres groupes. Cette discrimination se révèle parfois plus subtile : un membre de ma communauté a été interpellé par un policier parce que « dans ce quartier, il est rare de voir un Noir conduire une telle voiture », a expliqué l’officier.

Maurice Légaré

Nous savons tous que ce genre de choses existe, mais ne les considérons pas toujours comme importantes. C’est très différent quand cela vous arrive à vous-mêmes ou à un proche. Comme Dehoniens, nous devons être attentifs à toute forme de discrimination et apporter notre soutien à ceux qui en sont victimes, parce que nous croyons que nous sommes tous frères et sœurs. Selon nos possibilités, nous devons aussi dénoncer de tels comportements et tenter d’éduquer les personnes avec qui et pour qui nous travaillons à faire de même, et prier pour qu’un jour nous puissions vraiment dire : « Il n’y a plus ni juif ni grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus l’homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu’un dans le Christ Jésus » (Galates, 3,28) ainsi que ALL LIVES MATTER!

Maurice, scj

BLACK LIVES MATTER! This is the slogan that we hear and read in many countries these days. If I agree with it, I wish we could widen its significance. It certainly refers to manifestation of racism against our Black brothers and sisters, and especially extreme manifestations of it where people died or were seriously injured. But we must not forget that all minorities may be object of discrimination. It is the case, for example, with First Nations in North America, or other groups. Ans discrimination is sometimes more subtle: a member of my community had his car controlled because “in that neighbourhood, it is unusual to see a Black person driving such a car”, said the police officer.

This is the kind of things that most of us know, but don’t consider very important. It is different when this happens to you or to a person close to you. As Dehonians, we must be attentive to all manifestations of discrimination and support the victims of those, because we strongly believe that we are all brothers and sisters. As far as we can, we should also denounce such behaviours and try to educate people to whom we minister to do the same, pray that one day we can say: “There is neither Jew nor Greek, there is neither slave nor free person, there is not male and female; for you are all one in Christ Jesus” (Galatians 3, 28) and that ALL LIVES MATTER!

Maurice, scj

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